Quel est mon rôle comme parent?

Nous souhaitons à tout prix pour nos adolescents des relations intimes harmonieuses où, par exemple, le consentement et le respect sont présents. Il peut arriver que cela tourne mal. Les parents ont un rôle important à jouer afin de favoriser l’établissement de relations intimes harmonieuses.

De même, le fait même d’être informé au sujet des agressions sexuelles, de l’exploitation sexuelle et de l’autoexploitation sexuelle est un facteur de protection majeur. Les parents sont bien placés pour transmettre des informations clés sur ces sujets et accompagner leur jeune, fille ou garçon lors de situations problématiques.

Au Québec, 84 % des victimes sont de genre féminin (plus de la moitié sont d’âge mineur), alors que 96 % des auteurs présumés sont de sexe masulin. (Gouvernement du Québec, 2016). Éduquer et sensibiliser les jeunes est nécessaire pour réduire et prévenir les agression sexuelles.

Quels sont les éléments qu’il importe d’aborder à propos du consentement sexuel?

Bien que nous souhaitions nous adresser plus spécifiquement aux parents d’adolescent-e-s ou de jeunes adultes, il importe de parler du consentement dès l’enfance. En effet, enseigner déjà aux touts petits le droit de refus à certains touchers (ex. : tu as le droit de donner un câlin à une tante). Tu peux aussi lui dire que tu n’en as pas envie si c’est le cas et lui serrer la main à la place). Si cela est inculqué rapidement, cela pourra s’appliquer plus facilement si un étranger tente de toucher leurs organes génitaux.

Nous vous invitons à consulter la bande dessinée d’Élise Gravel :  « Le consentement, expliqué aux enfants (et aussi aux grands) ».

Les éléments qui suivent peuvent être abordés avec votre jeune.

Les composantes du consentement :

  • l’âge légal du consentement sexuel (16 ans) et ses particularités;
  • les éléments qui permettent un consentement libre (ex. : un consentement ne sera jamais valide, s’il a été obtenu dans une situation de contrainte, de peur, de violence ou d’abus de pouvoir) et éclairé (ex. : un consentement ne peut pas être donné dans un contexte de consommation excessive d’alcool ou de drogues);
  • la possibilité de retirer son consentement à tout moment;
  • etc.

Les façons ou moyens de valider le consentement de l’autre personne, soit :

  • par ses paroles;
  • son comportement;
  • par ses paroles et son comportement.

Le consentement ne doit pas nécessairement être donné verbalement ou par écrit dès qu’un
« non »  n’est pas respecté, la personne est dans l’obligation de s’arrêter immédiatement, car sinon des accusations d’agression sexuelle peuvent être portées contre elle.

Quels sont les éléments qu’il importe d’aborder à propos de l’exploitation sexuelle?

Tous les jeunes, particulièrement les jeunes filles, sont à risque d’être sollicité pour l’exploitation sexuelle. Chez les jeunes, l’exploitation sexuelle peut avoir lieu en ligne et comprend un large éventail de comportements. Par exemple :

  • faire pression afin de recevoir des photos ou des vidéos à caractère sexuel;
  • avoir des comportements sexuels en utilisant une webcam;
  • distribuer des images intimes sans le consentement de la personne.

L’intention reste la même, c’est-à-dire manipuler une personne pour l’amener à adopter un comportement sexuel. La personne qui exploite sait parfaitement quoi faire ou quoi dire pour obtenir la confiance et la coopération de la personne pour ainsi l’amener dans l’exploitation sexuelle.

Certains éléments pourraient ici diminuer ces risques (appelés aussi facteurs de protection) et c’est sur ceux-ci que vous pouvez agir en tant que parents. Par exemple, favoriser chez votre enfant :

  • une bonne affirmation de soi et estime de soi;
  • un groupe de pairs positifs;
  • la persévérance scolaire et le succès scolaire;
  • une implication dans des activités parascolaires;
  • le soutien parental et la présence de liens familiaux solides
  • etc.

Le développement de l’esprit critique est primordial! Ces différentes vidéos du Y des femmes de Montréal vous permettront de renforcer ce facteur de protection et susciter les discussions entre vous et votre jeune :

Nous vous invitons également à consulter le document « Sensibilisation et prévention pour
les parents – L’exploitation sexuelle des jeunes filles en contexte de gangs de rue » pour en
savoir davantage sur les signes pouvant être préoccupants et des pistes d’actions pour les
parents en matière d’exploitation sexuelle en contexte de gangs de rue.

Quels sont les éléments qu’il importe d’aborder à propos du sextage et de la
pornographie juvénile?

Pour prévenir et diminuer les risques qu’une situation tourne mal en ligne, il est possible de discuter avec votre enfant des conséquences de l’envoi de sextos, sur la permanence du contenu en ligne, mais aussi de l’informer sur le contexte qui entoure cette pratique. Le sextage n’est pas une pratique réservée exclusivement aux filles. Les garçons sont tout aussi susceptibles de pratiquer ce comportement que les filles, et leurs sextos sont plus susceptibles d’être transférés à d’autres personnes. Ces pistes de discussion peuvent vous guider au besoin :

  • les composantes d’une relation saine et l’importance de savoir dire « non » (ex. : dans une relation saine, les partenaires n’ont pas à subir de pression pour partager des images à caractère sexuel. Les informations ou du contenu à caractère personnel que votre jeune a pu recevoir dans l’intimité de la relation doivent être préservées, et ce, même une fois la relation terminée);
  • le comportement inhabituel du sextage (ex. : les jeunes peuvent être motivés à sexter s’ils pensent que ce comportement est fréquent… « si tout le monde le fait, alors pou quoi pas moi? ». Or, ce n’est pas la majorité des jeunes qui pratique le sextage à l’adolescence.);
  • la perte de contrôle (ex. : une photo envoyée à son chum-blonde ou ami-e peut rapidement être partagée en ligne ou faire surface à tout moment, sans le savoir et être utilisée de façon malveillante) et la permanence numérique (ex. : les informations partagées en ligne ont des conséquences à long terme, par exemple, pour un emploi futur celles-ci pourront être consultées par une majorité d’employeurs);
  • l’aspect légal entourant la pratique du sextage (ex. : il est illégal selon la loi entourant la pornographie juvénile, de produire, posséder, publier ou distribuer du contenu de personnes mineures nues ou représentées de façon sexuellement explicite).

Votre enfant vous rapporte une perte de contrôle d’une image intime le concernant?

Cette situation ne doit pas être prise à la légère, mais il importe surtout de (d’) :

  1. Réagir calmement.
  2. Lui montrer votre soutien et tenter de le/la rassurer (ex. : je suis là. Je vais t’aider. Tu n’es pas seul-e).
  3. Le féliciter d’avoir eu le courage de vous en parler et le remercier de vous faire confiance.
  4. Questionner de façon ouverte votre jeune pour mieux comprendre ce qui lui arrive (par exemple : raconte-moi ce qui s’est passé, je suis ici pour t’écouter.). Éviter la formulation « Pourquoi? » qui peut donner l’impression de jugement.
  5. Écoutez sans jugement ou en tentant de vouloir le/la culpabiliser.
  6. L’encourager et lui donner des messages d’espoir face à la situation vécue.
  7. L’amener à trouver des solutions ou des outils pour surmonter la situation. Au besoin, il pourrait être bénéfique de le référer à des professionnels (pour certains jeunes, cette situation peut générer un traumatisme psychologique important).
  8. L’accompagner dans ses démarches s’il/elle souhaite porter plainte auprès des autorités policières.